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Gustave Caillebotte, un voisin !

Publié le 18/01/2012

Né le 19 août 1848 à Paris 10e au 152 rue du Faubourg-Saint-Denis, Gustave Caillebotte est issu d’une famille qui fait fortune dans la vente de draps aux armées de Napoléon III. La boutique Caillebotte, nommée Le Lit militaire est installée à la même adresse. En 1857, Gustave Caillebotte entre au lycée Louis-le-Grand et il obtient le « diplôme de bachelier en droit » en avril 1869. Durant neuf mois, Caillebotte est mobilisé lors de la guerre franco-prussienne et participe à la défense de Paris dans la Garde Mobile, mais sa famille lui paye un remplaçant, de juin 1869 à juin 1870, afin qu'il prépare sa licence en droit, qu'il obtient en juillet 1870. La même année, il entre alors l'atelier du peintre académique réputé Léon Bonnat. En mars 1873, Caillebotte est reçu 46e au concours des Beaux-Arts mais il n'y restera qu'un an. La mort de son père le 25 décembre 1874 laisse deux millions de francs en héritage à partager entre sa veuve, en troisième noce, et ses quatre enfants. Martial Caillebotte laisse plusieurs immeubles de rapport à Paris, des fermes, des obligations et surtout des titres de rente sur l'État, laissant ainsi Gustave Caillebotte à l'abri de toute contingence matérielle. Cette fortune lui permet de se consacrer à sa passion pour la peinture et plus précisément pour l'impressionnisme. Il expose aux côtés d’artistes, il achète certaines des toiles, il finance et organise des expositions …

En 1875, son tableau Les Raboteurs de parquet est refusé au Salon, le sujet heurtant par son extrême quotidien — c'est aujourd'hui l'une de ses plus célèbres œuvres présentée au musée d'Orsay. Ainsi, ce serait cet échec face au jury du Salon qui l'aurait poussé à exposer aux côtés des impressionnistes. Caillebotte présenta des toiles lors des expositions impressionnistes qui eurent lieu en 1876, 1877, 1879, 1880 et 1882.

À partir de 1886, Caillebotte peint de moins en moins. Il s'adonne à ses passions que sont le bateau et le jardinage notamment à partir de 1887, date à laquelle son frère Martial se marie. Gustave Caillebotte quitte donc l'appartement qu'ils occupaient tous les deux et s'installe définitivement au Petit-Gennevilliers, dans une demeure qu'il avait acheté vers 1880 après la vente du domaine familial d'Yerres. Caillebotte peint alors les alentours du Petit-Gennevilliers.

Le 6 février 1888, s'ouvre à Bruxelles la Ve exposition des XX, Gustave Caillebotte y est invité avec Armand Guillaumin.

Le 21 février 1894, le peintre frappé par une congestion cérébrale décède, après avoir pris froid alors qu'il travaillait dans son jardin à un paysage. Il avait quarante-six ans. Le peintre est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, non loin de Delacroix. La perte de Caillebotte affecte beaucoup les impressionnistes. Ils perdent à la fois un protecteur et un compagnon. Pissarro écrit à son fils Lucien : « Nous venons de perdre un ami sincère et dévoué... En voilà un que nous pouvons pleurer, il a été bon et généreux et, ce qui ne gâte rien, un peintre de talent ».

Le talent de Caillebotte fut longtemps méconnu — sauf aux États-Unis —, au profit de son rôle de « mécène éclairé ». Le peintre fut redécouvert dans les années 1970 à l'initiative des collectionneurs américains. Les rétrospectives de ses œuvres sont désormais fréquentes. Certains de ses tableaux se trouvent au musée d'Orsay, à Paris.

 

Les historiens d'art qualifient volontiers cet artiste « d’original et d’audacieux ». Son œuvre est originale par ses thèmes, notamment l'ennui et l'extrême solitude des personnages dans le nouveau Paris haussmannien, mais aussi à la campagne et au sein même du cercle familial. Son œuvre est également originale par sa technique : elle semble proche de l'art photographique5, mais, par de puissants effets de perspectives tronquées, les distances et les premiers plans sont écrasés et l'horizon absent, d'où la perception instable et plongeante de ses toiles (Caillebotte invente la vue en plongée dans la peinture). Au point de vue de la finition et de la composition de ses œuvres, on peut dire que Caillebotte est à la première époque de l'impressionnisme ce que Seurat représentera pour la seconde période (néo-impressionnisme et pointillisme). Les effets de vue plongeante s'imposent dans son art à travers les personnages au balconnet ses vues en surplomb des rues et des boulevards.

Contrairement aux impressionnistes qui peignent en plein air des scènes sur le vif, Caillebotte cherche aussi ses motifs à l'extérieur mais réalise des croquis, retravaille ses esquisses à l'atelier.

Caillebotte est l'un des premiers grands peintres français à exposer régulièrement aux États-Unis, où il rencontre un vif succès, et où se trouvent aujourd'hui nombre de ses toiles. Il est l'un des fondateurs du courant « réaliste », qu'illustrera par exemple au xxe siècle l'Américain Edward Hopper.

Fortuné, il n'a pas besoin de vendre ses toiles pour vivre, si bien que ses descendants possèdent encore près de 70% de ses œuvres. À sa mort, Martial et Auguste Renoir son exécuteur testamentaire, prennent les dispositions pour que l’État accepte le legs de ses tableaux impressionnistes.


 

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